• C'est dans une famille tout à fait classique que Lorelaï voit le jour. Première née tant attendue par toute la famille, elle est accueillie avec beaucoup d'amour et a la chance de se voir accompagnée plus tard d'un petit frère et d'une petite sœur. Sans être immensément riche, la famille Fisher s'en sort bien dans la vie, Lorelaï estime avoir eu une enfance confortable et agréable. C'était une enfant douce et extravertie à la fois, elle charmait son monde en papillonnant simplement des cils.

• Tel un cliché de série américaine, Lorelaï a bien grandi et, au lycée, est devenue cette fille jugée jolie, populaire, capitaine de l'équipe de cheerleading. Son adolescence s'est faite entre les dramas de jeunes filles et les amourettes de jeunesse. C'est à cette époque qu'elle a commencé à prendre conscience de son attirance pour les femmes en plus de celle qu'elle avait pour les hommes.

• Elle avait le potentiel pour étudier, ses résultats scolaires étaient très bons, mais Lorelaï s'ennuyait, elle rêvait d'indépendance et de liberté. Dotée de cette naïveté dûe à son jeune âge, elle se voyait déjà dans une charmante maison avec un mari, des enfants… Histoire de rester dans un cliché des plus parfaits.

• Elle ne s'est pas attardée outre mesure sur les bancs de l'université, préférant se lancer dans le monde du travail jeune. Elle a enchaîné les petits boulots - parfois même plusieurs à la fois - avant de trouver un emploi fixe chez une fleuriste qui s'est prise d'affection pour elle durant une période d'essai. Elle y est restée plusieurs années, s'épanouissant là-dedans.

• Pour rencontrer son mari, elle n'a même pas eu besoin d'aller bien loin. Alors qu'elle avait son petit appartement (non loin de chez ses parents) depuis un petit moment, il y a eu ce nouveau voisin qui a aménagé. Il était maladroit et bruyant, vivait dans un rythme chaotique durant ses études de médecine, mais c'est de lui qu'elle s'est amourachée et par chance c'était réciproque. Elle l'a soutenu à chaque fois qu'il en a eu besoin, l'aidant à gérer les à côtés durant qu'il travaillait dur. Ils se sont mariés jeunes et il lui a donné quatre beaux enfants. Dès la fin de sa première grossesse, Lorelaï a quitté son emploi pour pouvoir s'occuper pleinement de la maison et de son enfant. Son mari ayant des revenus de plus en plus confortables au fil des ans, ils pouvaient se permettre qu'il soit le seul à travailler.

• Puis les années ont passées et la vie de Lorelaï est devenue typiquement celle d'une maman dévouée. Le mariage est devenu une habitude plus qu'une relation amoureuse, les deux époux se reposant sur leurs acquis et ne voyant pas l'utilité d'entretenir la flamme. Sauf que… Voilà. Avec le calme vient l'ennui, avec l'ennui vient la lassitude. Et Lorelaï a vu son mari changer. C'était presque imperceptible au début, puis la distance s'est creusée. La rouquine se l'expliquait par les nombreuses années passées ensemble, la fatigue dûe à un travail prenant et elle trop fatiguée d'avoir tout géré toute la journée. Mais un jour il y a eu la découverte : si son mari avait changé, c'est qu'il en aimait une autre.

• Et vous le voyez, le retour du cliché ? Celle qui avait conquis le coeur de son mari n'était nulle autre que sa secrétaire. Plus jeune, plus fraîche, plus disponible. Elle avait certainement ce goût de nouveauté et d'interdit qui excite tant de personnes. Lorelaï a fermé les yeux dans un premier temps, trop gentille, comprenant, ayant une estime d'elle-même en tant que femme au ras des pâquerettes. Le déclencheur de la fin a été la découverte des cadeaux qui étaient faits à cette femme ; des cadeaux auxquels elle, n'a jamais eu le droit, ces petites intentions qu'elle n'avait pas reçues. C'était trop. Le divorce a été demandé.

• Il s'est déroulé quelques mois avant que Lorelaï ne puisse se remettre sur pieds. La décision avait été douloureuse, mais le constat était tel qu'elle ne pouvait pas fermer les yeux plus longtemps. Son homme ne l'aimait plus et était amoureux d'une autre, et bien que la présence de ses enfants et la peur d'affronter une vie seule eurent failli la faire s'attarder plus longtemps auprès de lui… Elle s'est bien rendue compte que ça n'avait aucun sens. Quel enfant se sentirait à l'aise avec une mère malheureuse ? Et quant à vivre seule ? Elle se débrouillerait, elle savait faire après tout. Le divorce signé, elle a pris le temps de trouver un logement digne - pour pouvoir y recevoir ses enfants puisque la garde partagée était de mise - et un travail pour quitter le domicile.

• Sa vie a perdu en luxe depuis qu'elle a déménagé de Chicago pour arriver à Delacroix, c'est bien certain. Mais elle s'en sort bien. Ne rechignant pas à travailler - se sentant même revivre quelque part de reprendre un emploi -, elle se plonge dans le travail bien volontiers, pour l'argent mais aussi pour ne pas se laisser envahir par les pensées qui pourraient la déprimer.

• Elle a bien fait la rencontre d'un homme à l'issue de son divorce. Un homme croisé dans un bar lors d'une soirée de déprime, la première fois qu'elle a dû laisser ses enfants partir chez leur père. Il lui a remonté le moral à une vitesse impressionnante, ils ont littéralement passé la soirée à rire tous les deux et ça lui a fait un bien fou. Et comme on dit : femme qui rit, à moitié dans ton lit ? Cette fois-ci, ça s'est vérifié. Sauf que la rouquine s'est esquivée, toute honteuse, par la suite, pensant qu'elle avait passé l'âge de craquer de la sorte pour quelqu'un, le temps d'une soirée. Et le divorce était encore si récent... Elle n'a pas assumé, pas encore prête à se dire qu'elle avait le droit de s'accorder du plaisir et de s'amuser.

• Elle a trouvé sa place en tant que secrétaire du chef de police, Adriel. En le rencontrant, elle a rencontré un homme qui se trouvait dans une situation compliquée. Un homme surmené, avec une situation personnelle délicate, Lorelaï a ressenti de nouveau en elle, cette envie profonde d'aider quelqu'un. Elle n'a jamais rechigné à l'aider, enchaînant courageusement les tâches et ne se plaignant jamais de, parfois, devoir rester un peu plus longtemps pour filer un coup de main. Le temps passant, ils ont noué une belle amitié, la rousse se sentant chanceuse que l'homme s'ouvre à elle petit à petit. Elle l'écoute à chaque fois qu'il ressent le besoin de parler, compatit lorsqu'il se sent mal, et se sent heureuse pour lui lorsqu'il vit quelque chose de positif. Elle est reconnaissante qu'il lui ait donné sa chance, ce travail et sa confiance. Ce boulot est devenu très important pour elle, au-delà de l'aspect financier.

• Mais voilà. Dans la vie il n'y a pas que le travail. Se concentrer sur son boulot c'est bien, mais ça n'est pas suffisant pour Lorelaï, pour qu'elle s'épanouisse. Puis ses enfants ? Elle les aime, mais ils grandissent et peu à peu, ont besoin de moins d'attention. Et… L'idée de rester "juste une mère" toute sa vie lui pèse. Parfois c'est compliqué, elle se sent égoïste de ne pas juste se réjouir. Mais parfois, elle a juste cette envie d'être égoïste, de vivre parfois un peu pour elle aussi. Si elle a eu des tas de rêves dans sa vie, celui de finir ses jours seule n'en a jamais fait partie. Peu à peu, elle commence à s'ouvrir à l'idée de découvrir de nouveaux horizons. Recommencer à s'apprêter, à se considérer aussi comme une femme avec un potentiel séduction, faire de nouvelles rencontres... Ou pourquoi pas recroiser ce type avec qui elle a passé un bon moment, une connaissance bien plus datée qu'elle ne le croit...

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